françois mitterrand dit tonton dit le sphinx 1916-1996

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François Mitterrand dit Tonton dit le Sphinx 1916-1996 Sources : sites Gallica (BnF), geneanet, droiticpa.ekablog.com, délitdimages.org, ouvrage François Mitterrand et la guerre d‘Algérie par Benjamin Stora (2010) En 1909, à Jarnac, naissance d’Antoinette Mitterrand. En 1912, naissance de Marie-Josèphe Mitterrand. En 1914, naissance de Colette Mitterrand. Le 22 septembre 1915, à Jarnac, naissance de Robert Mitterrand Le 26 octobre 1916, à Jarnac (Charente), naissance de François Maurice Adrien Marie MITTERRAND, fils de Félix Gilbert Joseph, né le 26 septembre 1873 à Limoges, ingénieur de la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans, et Yvonne Lorrain, née le 26 avril 1880 à Jarnac, mariés le 17 avril 1906 à Jarnac. 6 mai 1917 baptême Le 21 mai 1918, à Angoulême, naissance de Jacques Mitterrand. Le 8 décembre 1919, à Jarnac, naissance de Geneviève Mitterrand. Le 12 avril 1926, à Jarnac, sa sœur Marie-Antoinette épouse François Ivaldi, né en 1898. En 1930, sa sœur Colette épouse Pierre Landry. En 1932, sa sœur Marie-Josèphe épouse Charles de Corlieu.

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Page 1: François Mitterrand dit Tonton dit le Sphinx 1916-1996

François Mitterrand dit Tonton dit le Sphinx 1916-1996

Sources : sites Gallica (BnF), geneanet, droiticpa.ekablog.com, délitdimages.org, ouvrage

François Mitterrand et la guerre d‘Algérie par … Benjamin Stora (2010)

En 1909, à Jarnac, naissance d’Antoinette Mitterrand.

En 1912, naissance de Marie-Josèphe Mitterrand.

En 1914, naissance de Colette Mitterrand.

Le 22 septembre 1915, à Jarnac, naissance de Robert Mitterrand

Le 26 octobre 1916, à Jarnac (Charente), naissance de François Maurice Adrien Marie

MITTERRAND, fils de Félix Gilbert Joseph, né le 26 septembre 1873 à Limoges, ingénieur

de la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans, et Yvonne Lorrain, née le 26 avril

1880 à Jarnac, mariés le 17 avril 1906 à Jarnac.

6 mai 1917 baptême

Le 21 mai 1918, à Angoulême, naissance de Jacques Mitterrand.

Le 8 décembre 1919, à Jarnac, naissance de Geneviève Mitterrand.

Le 12 avril 1926, à Jarnac, sa sœur Marie-Antoinette épouse François Ivaldi, né en 1898.

En 1930, sa sœur Colette épouse Pierre Landry.

En 1932, sa sœur Marie-Josèphe épouse Charles de Corlieu.

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En 1933, il est étudiant à Saint-Paul d’Angoulême (notez l’uniforme avec … des roses)

En septembre 1934, à 18 ans, il vient à Paris pour étudier à la faculté de droit et à l’École

libre des sciences politiques.

Il devient alors un membre actif des Volontaires Nationaux, la « branche jeunesse » des

Croix-de-Feu (ligue d’anciens combattants nationalistes français du colonel de la Rocque).

Pour lire mon article sur les Croix-de-Feu

http://manifpn2012.canalblog.com/archives/2016/04/24/33711021.html

Page 3: François Mitterrand dit Tonton dit le Sphinx 1916-1996

Le 1er février 1935, il participe à une manifestation « contre l’invasion des métèques ».

Certains de ses petits condisciples ne font-ils pas le salut nazi ?

Le 12 janvier 1936, à Jarnac, décès de sa mère.

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Le 5 mars 1936, on le retrouve une nouvelle fois aux côtés de l’« extrême droite » dans des

manifestations hostiles à Gaston Jèze, un professeur de droit, conseiller du Négus

(Ethiopie), connu pour ses partis-pris anticolonialistes.

A la même époque, il écrit des articles dans la rubrique « la vie des étudiants » dans les

Echos de Paris, le journal officieux du Parti Social Français PSF (successeur des Croix-de-

Feu) que Libération décrit comme « viscéralement opposé à la gauche ».

Echo de Paris du 28 novembre 1936

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Le 5 décembre 1936, il signe un article dans lequel il se moque de l’étudiant-type de 1936

sous le Front populaire, autrement dit l’étudiant de gauche « éternel révolté » !

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Le 9 janvier 1937, il est élu … président du cercle de la « Vie des étudiants »

Le 10 avril 1937, il écrit un long article nostalgique sur le Quartier Latin qu’il fréquentait

depuis à peine deux années.

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En 1937, il est reçu à Sciences Po (mention Bien).

Dans ses souvenirs, il évoque : « Avant la guerre de 1939 ... en vacances là-bas, chez lui (à

Oran, chez son ami Georges Dayan*) ... il disait avoir gardé en mémoire "l'attitude raciste"

de nombreux Européens d'Algérie. »

* Georges Dayan, né le 6 mars 1915 à Oran, fut chef de cabinet de François Mitterrand dans

tous les postes ministériels que ce dernier occupa durant la IVème République (ministère des

Anciens combattants en 1947, secrétaire d’État à la présidence du Conseil en 1948, ministre

de la France d’Outre-mer en 1950, ministre d’État en 1952, ministre délégué au Conseil de

l’Europe en 1953, ministre de l’Intérieur en 1954), puis conseiller technique lorsque celui-ci

fut ministre de la Justice du Front Républicain en 1956-1957.

En septembre 1939, il est incorporé comme sergent dans le 23ème Régiment d’Infanterie

Coloniale (7ème Compagnie) et est envoyé sur le front, pour garder la ligne Maginot.

Le 6 décembre 1939, à Saint-Mandé, son frère Robert épouse Edith Cahier, née en 1920,

nièce par alliance du cofondateur de La Cagoule, Eugène Deloncle.

Pour lire mon article sur la Cagoule

http://manifpn2012.canalblog.com/archives/2016/08/31/34257701.html

Le 14 juin 1940, il est blessé près de Verdun et fait prisonnier.

Envoyé dans un camp de prisonniers en Allemagne, il y reste plus d’une année jusqu’à sa

troisième évasion du Stalag IXA réussie le 16 décembre 1941, qui lui permet de revenir en

France où il se cache, dans un premier temps, chez des cousines, les Sarrazin, qui habitent

Mantry, 15 km au nord de Lons-le-Saunier, dans le Jura.

En janvier 1942, grand admirateur du maréchal Pétain et de la révolution nationale, haïsseur

de tout ce qui fonde la IIIème République, il regagne tout naturellement Vichy où il trouvera

ses premiers emplois : il établit des fiches sur les opposants au régime de Vichy.

Le 13 mars 1942, Mitterrand rédige une lettre à une de ses sœurs dans laquelle il déclare : «

J’ai vu le maréchal au théâtre […] il est magnifique d’allure, son visage est celui d’une statue

de marbre. »

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Il est alors documentaliste à la Légion française des combattants et des volontaires de la

révolution nationale, puis chargé des relations avec la presse au Commissariat au

reclassement des prisonniers de guerre.

Il entretient à cette occasion des relations avec René Bousquet, secrétaire général de la

police et organisateur de l’arrestation des juifs à Paris (rafle du Vél’ d’Hiv’ le 16 juillet 1942)

et dans la zone sud.

En avril 1942, il défend inconditionnellement, par une lettre à un ami, le gouvernement Laval

imposé par les Allemands.

Le 19 juin 1942, à Jarnac, sa sœur Geneviève épouse Eugène Delachenal, né en 1912.

En décembre 1942, il publie un article dans le journal de propagande du régime de Vichy «

France - Revue de l’État Nouveau » où il décrit les Français comme les « héritiers des cent

cinquante années d’erreurs », c’est à dire que selon lui la déroute nationale date de la

Révolution française !

Dans la même revue, d’autres auteurs signent des articles antisémites et anticommunistes

sans que cela n’émeuve celui qui se présentera quelques décennies plus tard comme «

l’homme de gauche ».

En avril 1943, François Mitterrand reçoit la francisque portant le n° 2202 des mains du

maréchal Pétain.

Or, pour obtenir cette décoration, il faut en faire la demande en remplissant un formulaire

sans ambiguïté :

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Après guerre, il se justifia en disant qu’il ignorait tout du sort des juifs décidé à Vichy et mis

en œuvre par René Bousquet !

Ensuite, s’il avait exercé des fonctions officielles à Vichy et sollicité la Francisque, c’était

pour mieux camoufler aux yeux des collaborateurs et de l’occupant son activité de

résistance.

Il aurait en effet participé, dans le plus grand secret, à la constitution d’un réseau de

résistance, le Rassemblement national des prisonniers de guerre, chargé de fournir des

faux-papiers aux prisonniers de guerre pour aider les évasions, et des renseignements à la

France Libre.

À la fin de l’année 1943, après avoir quitté Vichy, il rejoint le Général de Gaulle à Londres

puis à Alger. À la demande de ce dernier, il fusionne son mouvement de résistance avec

celui similaire des gaullistes au sein d’un Mouvement national des prisonniers de guerre et

déportés dont il devient l’un des dirigeants.

En août 1944, il prend part aux combats de la libération dans la capitale, et, le 27 du même

mois, il est invité, par le général de Gaulle, à participer au premier conseil de Gouvernement

de la France libérée.

Le 28 octobre 1944, il épouse Daniele GOUZE, née le 29 octobre 1924 à Verdun, jeune

résistante bourguignonne. Elle sera décorée de l’ordre de la Libération par décret du 31

mars 1947 (JO du 26/07/1947)

Le 5 mai 1946, à Jarnac, décès de son père.

En février 1947, il est nommé ministre des anciens combattants et victimes de guerre …

Par décret du 31 mars 1947 (JO du 03/09/1948 -pourquoi si tard ?-), il est décoré de l’ordre

de la Libération pour ses actions de résistance sous l’alias Morland, appellation d'une station

du métro parisien (ligne 7, 4ème arrdt).

Dans les Cahiers de l'Union fédérale des Associations françaises de combattants et victimes

des deux guerres et des jeunesses de l'Union fédérale de janvier 1948, on peut lire : « M.

François Mitterrand, ministre « introuvable » des A. C. … »

En 1948, son frère Jacques épouse Gisèle Baume.

En 1948, lors du congrès de l’UDSR : « Si moi je comprends bien le sens de notre histoire,

c’est précisément parce que, après bien des peines, après bien des luttes, en 1789 ou en

1848, et peut-être aussi en 1871, et peut-être aussi en 1940, il a été possible de dire …

contre les pouvoirs établis … que l’on pouvait se tromper. … Ce qui doit aujourd’hui

rassembler tous les Français, c’est la fidélité à cet idéal républicain, à cet idéal démocratique

de nos pères, l’idéal de liberté politique ».

En juin 1948, il est nommé secrétaire de l’ordre des Baillis de Pouilly-sur-Loire (vin)

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Le Monde du 4 septembre 1953 : M. François Mitterrand confirme sa démission. Le ministre

était en désaccord sur la politique française en Afrique du Nord

M. Mitterrand a confirmé ce matin à M. Laniel la démission qu'il avait donnée à la suite du

conseil des ministres de mercredi.

Il entend ainsi se désolidariser, à l'occasion de la nomination du nouveau résident en Tunisie

et du plan de réformes au Maroc, de la politique générale du gouvernement en Afrique du

Nord.

Cette démission sanctionne un désaccord qui s'était manifesté avec éclat lors des derniers

événements survenus dans le protectorat. M. Mitterrand avait on le sait protesté contre

l'altitude de certaines personnalités, dont le maréchal Alphonse Juin (pied-noir), et contre

l'orientation donnée à la politique française en Afrique du Nord.

Le ministre n'avait alors renoncé à donner sa démission que sur les instances de M. Vincent

Auriol ; il lui avait cependant adressé une lettre dans laquelle il se désolidarisait des

décisions prises. Il n'est d'ailleurs pas le seul à l'avoir fait.

Ces lettres figurent au procès-verbal, toujours secret, du conseil des ministres.

Pour le Maroc le désaccord entre M. Mitterrand et M. Bidault portait à la fois sur le fond et

sur la procédure des réformes projetées. Conflit insoluble puisqu'il repose sur deux

appréciations, deux optiques totalement différentes.

M. Mitterrand pense, comme M. Edgar Faure, que, payante au comptant, l'opération

entreprise dans le protectorat risque d'être perdante à terme.

Pour la Tunisie, la discussion a éclaté à propos de la nomination de M. Voizard à la

succession de M. de Hauteclocque. Si M. Bidault, appuyé finalement par M. Laniel, l'a

emporté, ce n'est pas seulement malgré M. Mitterrand mais aussi malgré MM. Edgar Faure,

Corniglion-Molinier et Pierre-Henri Teitgen. Des hommes de partis et de tempéraments bien

différents.

Selon une tradition bien établie, M. de Hauteclocque (maréchal en 1952), dont le

remplacement était unanimement souhaité et qui n'avait plus été reçu à l'Élysée depuis de

longs mois, sera nommé à un haut poste diplomatique, probablement à Rio-de-Janeiro. Il a

été d'autre part élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur.

Ce n'est pas offenser l'ancien résident que d'affirmer que son habileté n'a jamais été à la

hauteur de son réel courage. Il laisse la Régence dans un état singulièrement pire que celui

où il l'a trouvée. Sans doute l'histoire dira-t-elle en particulier, comme pour le sultan, ce qui

s'est passé au gouvernement français lorsque le résident arrêta il y a dix-huit mois le premier

ministre tunisien.

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Après le tremblement de terre d’Orléansville le 16 septembre 1954, qui fera 1 500 morts, 14 000 blessés et 300 000 sinistrés, Mitterrand, ministre de ’Intérieur, fait le déplacement en Algérie.

Le 17 octobre 1954 : M. François Mitterrand, ministre de l'Intérieur du gouvernement Mendès-France, de passage en Algérie, prend la parole au congrès des Maires, à Oran … Il souhaite que les opérations engagées « ne prennent pas sans nécessité impérieuse la forme de ratissage », et se tient prêt à entendre les revendications, -à condition toutefois qu'elles soient présentées par « ceux qui ont eu la sagesse, malgré leur insatisfaction, de ne pas encourager la rébellion. »

20 octobre 1954

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« Le 23 octobre 1954, il (Mitterrand) ... déclare : "J'ai trouvé les trois départements français d'Algérie en état de calme ... " »

Le préfet Vaujour avait pourtant donné l'alerte non pas une semaine avant l'Insurrection mais des mois avant ! Le 26 octobre 1954, le préfet Vaujour a connaissance de la réunion du CRUA destinée à mettre au point le communiqué qui sera envoyé après les attentats du 1er novembre. Il renouvelle sa demande de rafle : le ministre de la Justice (Mitterrand) lui répond non. Le 2 novembre 1954, Mitterrand, ministre de l’Intérieur : « La seule négociation possible, c’est la guerre. L’Algérie c’est la France et la France ne connaîtra pas chez elle d’autre autorité que la sienne. Qui hésiterait à employer tous les moyens pour préserver la France ? »

André Rousselet : « Mais, s'il n'avait pas prononcé cette phrase, alors c'était une trahison et il était passible de la Haute Cour de justice ... Il n'a fait que jouer son rôle de ministre de l'Intérieur. » Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1954, encouragés par leur premier succès, les « bandits » de l’Aurès attaquent le village de Foum-Toub, près d’Arris. Le caïd Maoui et ses hommes défendent les villages, les rebelles se retirent avec pertes et fracas.

http://fresques.ina.fr/independances/fiche-media/Indepe00212/allocution-de-monsieur-mitterrand-et-interview-du-caid-de-m-chouneche-2.html

https://fresques.ina.fr/independances/liste/recherche/mitterran/s#sort/-pertinence-/direction/DESC/page/1/size/10

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Aviation magazine du 1er décembre 1954

En décembre 1955, à Nevers, lors de la campagne des élections législatives de janvier 1956, François Mitterrand mène campagne : sous une grande halle, il prononce un discours devant des centaines d'ouvriers, d'agriculteurs et de petits commerçants. Jean-Marie Le Pen, lui, est sagement assis au dernier rang. "J'y étais avec un groupe de poujadistes. Nous l'écoutions quand, soudain, il s'est évanoui sur scène [Mitterrand fut en effet pris de syncope]. La tribune était vide. J'ai donc bondi pour prendre sa place et pour présenter notre programme devant son public." Le 1er août 1956, Mitterrand, ministre de l’Intérieur, donne son accord pour bombarder le douar Ichmoul, dans les Aurès, P.C. des hors la loi, mais à condition que la population soit avertie : l'aviation largue 80.000 tracts annonçant le bombardement. Les notables, les religieux protestent, le préfet annule le bombardement, Mitterrand est furieux : « Quand on a donné un ordre comme celui-là, quand on a menacé par tract, on n'a pas le droit de se dégonfler. »

Contrairement à ses « collègues » Gaston Defferre, Pierre Mendès France et Alain Savary, il ne démissionnera pas du gouvernement à propos de sa politique algérienne. « Quand il quitte le Ministère (de la Justice), le 21 mai 1957, 45 condamnés à mort ont été guillotinés, 222 étant exécutés pendant toute la durée de la guerre ... »

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Le 12 juin 1957 ne fut pas un bon jour pour François Mitterrand : Maurice Bourgès-Maunoury, son ex-collègue du gouvernement Guy Mollet, est investi de la présidence du Conseil. L'ancien garde des Sceaux espérait que le président Coty le désignerait. Dans cette perspective, il avait enduré les tempêtes dont le théâtre était l'Algérie. Parce qu'il avait l'œil rivé sur Matignon, Mitterrand s'est accroché Place Vendôme parfois au-delà de tout.

18 juin 1959

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Le 16 octobre 1959, vers 0h30, Mitterrand aurait été la victime d’un attentat à l’Observatoire, avenue de l’Observatoire, à Paris : Robert Pesquet, député du Loir-et-Cher, qui aurait suggéré à François Mitterrand ce faux attentat pour regagner sa popularité, dénonce le « complot » ; le tireur n'est autre qu’Abel Dahuron, garde-chasse de … Pesquet. Il est condamné pour « outrage à magistrat » dans cette affaire...

Le 11 mai 1962, citation à témoin... adressée à François Mitterrand. Paris, 11 mai 1962 "Citation à témoin devant le Haut Tribunal Militaire... à la requête de Monsieur Raoul Salan, actuellement détenu à la Prison de la Santé (...) donne citation à M. François Mitterrand (...) à comparaître et se trouver le mardi 15 mai 1962 à l'audience"... Le 18 mai 1962, un an après le putsch, les avocats du général Raoul Salan citent François Mitterrand (sénateur et qui fut donc ministre de l’Intérieur et de la Justice de 1954 à 1957) comme témoin devant le haut tribunal militaire devant lequel il comparait. Mitterrand rappelle alors que le général Salan avait fait l'objet d'un attentat au bazooka en 1957 : « Commencer à tuer un Français parce qu'on n'est pas d'accord avec lui, cela oblige à poser cette question : quand donc la patrie reconnaîtra-t-elle les siens ? » Le 24 janvier 1963, "Citation à témoin devant la Cour militaire de Justice, l'an 1963 et le 24 janvier, à la requête de : 1° le lieutenant-colonel Jean-Marie Bastien-Thiry, 2° le lieutenant Alain Bougrenet de la Tocnaye (...) donne citation à M. François Mitterrand (...) à comparaître et se trouver le lundi 28 janvier 1963 (...) à l'audience"...

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Le Monde du 13 février 1963 : M. FRANÇOIS MITTERRAND : le droit ne se divise pas. Sous le titre " Le droit ne se divise pas ", M. François Mitterrand, député, ancien garde des sceaux, expose dans la " Tribune libre " de Combat ce qu'il pense du procès de Vincennes. Il estime tout d'abord que les organisateurs et les exécutants de l'attentat du Petit-Clamart " ont assumé la responsabilité d'un crime ", et il poursuit : " Sans doute agissaient-ils ainsi sous la triple invocation, à première vue paradoxale, de Dieu, de la Patrie et de la République. Sans doute ont-ils tenté de justifier leur acte par l'exposé d'une doctrine qui reste pour moi confuse et qui révèle surtout la froide démence d'une haine absolue. Mais rien de tout cela ne me convainc ni ne me touche, bien que je sois moi aussi un adversaire catégorique du régime gaulliste, ce régime né d'un coup d'État militaire et d'une conjuration politique et dont je conteste la légitimité. " Juridiquement criminelle, moralement intolérable, politiquement imbécile, l'affaire du Petit-Clamart ne peut qu'être réprouvée et condamnée par les républicains soucieux de restaurer la démocratie et qui savent que c'est dans la confiance retrouvée du peuple et non par la violence meurtrière qu'ils fonderont leur droit à gouverner. Le sort des accusés réunis dans le box de Vincennes peut m'apitoyer. Il ne saurait atténuer la sévérité de mon jugement. Je ne crie pas à la mort. La rigueur suprême n'est pas la seule ressource de la justice. Mais je m'indignerais qu'ils ne fussent pas jugés sur le plan même où ils se sont situés. " Seconde réflexion : " La Vème République commet une grave erreur en instituant des tribunaux d'exception pour punir l'infraction politique... " " Entre la condamnation qui sera prononcée et l'exécution de la peine, la suppression de toute voie de recours donne au général de Gaulle, maître du droit de grâce, qualité de dernier juge. Il me semble que cette manière de se faire justice à soi-même caractérise la régression du droit dans notre société. On ne pouvait donner meilleur argument aux défenseurs des conjurés du Petit-Clamart que ce mécanisme judiciaire emprunté davantage aux mœurs de la jungle qu'aux règles fondamentales d'un État républicain. " …

Page 17: François Mitterrand dit Tonton dit le Sphinx 1916-1996

En 1974, François Mitterrand déjeune avec ses amis dont un ami de 30 ans … René Bousquet, collabo notoire !

Des négociations menées par l’avocat Jacques Ribs et Georges Dayan amenèrent le général Raoul Salan à appeler à voter … Mitterrand ! Le 21 mai 1981, François Mitterrand est élu Président de la République.

Le 24 septembre 1981 (4 mois après son élection), le président de la République François Mitterrand, désavouant publiquement son Ministre des Anciens Combattants, Jean Laurain, déclare : « S’il s’agit de marquer le recueillement national et d’honorer les victimes de la guerre d’Algérie, je dis que cela ne peut être le 19 mars ». Le 6 mars 1982, son neveu Frédéric Mitterrand présente à la télévision l’émission consacrée au cinéma Etoiles et toiles : de ce jour viendrait le surnom de « Tonton » attribué à François. Le 29 septembre 1982, 1 an ½ après l’élection à la présidence de François Mitterrand, le chef du gouvernement Pierre Mauroy présente au Conseil des ministres un projet de loi « relatif au règlement de certaines conséquences des événements d’Afrique du Nord », réintégrant dans tous leurs droits et prérogatives les putschistes d’Alger.

Page 18: François Mitterrand dit Tonton dit le Sphinx 1916-1996

Le 8 mai 1988, il est réélu Président de la République. En 1992, à la suite d'une opération chirurgicale, il est révélé que le Président de la République est atteint d'un cancer, depuis … 1981 ! Le 8 janvier 1996, à Paris, décès.

2010

21 avril 2021

François Mitterrand, un connaisseur, n’a-t-il pas dit que rien n’est totalement blanc ou noir. Il y a toujours un peu de gris.